Les Francs Mérovingiens


Contexte Historique


Les francs mérovingiens tirent leurs noms de la première dynastie de rois francs, issue de Mérovée, père de Childeric et grand-père de Clovis. Les francs issus des peuplades germaniques viennent de l’est du Rhin, et s’installent en actuelle Belgique sous le nom de francs saliens, et en Westphalie (Allemagne) sous celui de francs rhénans. Childéric rassemble ces peuples et fonde un puissant royaume ayant Tournai pour capitale. Clovis hérite du royaume de son père en l’an 481 et compte bien l’agrandir.

La frontière sud du royaume franc est commune avec les alamans installés en Alsace et dans le Bade Würtemberg. Ces derniers, présents dans la vallée du Rhin au moins depuis le IIIème siècle, forment depuis la fin de l’empire romain d’occident un puissant ducatus Alamannorum ( duché des alamans).

Les technologies de pointe en matière d’armement des francs permettent à Clovis et ses troupes de remporter la victoire sur les alamans notamment lors de la bataille de Tolbiac entre 496 et 506. Cela eut pour conséquence de rattacher l’Alsace à l’autorité franque. Elle conservera cependant une grande autonomie puisque l’on continuera tout de même à y parler la même langue. Notons que notre région fut pour la première fois nommée Alsace vers 625, dans les Chroniques de Frédégaire.

Devant les menaces de séditions du territoire, et pour se défendre contre les alamans sur l’autre rive du Rhin, les Francs donnent en 640 à l’Alsace une administration avec à sa tête des ducs, dont le premier fut Gondoin (640-656). A partir de ce moment, l’implantation des francs se fait plus forte, particulièrement via l’aristocratie qui reçoit ses titres des rois mérovingiens, puis avec l’affaiblissement du pouvoir royal, par héritage. On aperçoit ce mécanisme notamment à travers la famille ducale d’Eticon-Adalric (662-690) qui légua son titre à son fils.

Une centaine d’années après la création du duché, Pépin le bref, fondateur de la dynastie carolingienne et qui savait combien le pouvoir des ducs d’Alsace avait été dangereux aux Mérovingiens, éteignit la dignité ducale sous Luitfrid Ier d’Alsace(722-767).

En 925 le territoire du duché d’Alsace est rattaché au duché de Souabe. Il liera alors son destin avec l’Empire germanique pour plus de sept siècles.

Le haut Moyen-Âge est difficile à étudier car nous avons peu de textes.

Rares sont les traces textiles pouvant être étudiées pour reproduire une tenue de l’époque mérovingienne. mais pour ce qui est des couleurs nous pouvons nous référer à des enluminures par exemple.

Notre reconstitution de cette période se base sur les découvertes archéologiques réalisées dans la plaine du Rhin. La pratique systématique de fouilles archéologiques préventives en Alsace permet de mieux appréhender cette époque jusqu’ici trop méconnue. Une des sources majeure d’information nous provient des tombes dans lesquelles le défunt se fait inhumer avec des objets de prestige, rappelant son statut social : casque, épée, bouclier, lance, scramasaxe, céramiques, bijoux …Cette tradition perdure jusqu’à la période carolingienne durant laquelle la pratique chrétienne d’inhumation sans dépôts s’imposera.

L’intéressant mobilier métallique mis au jour nous permet de nous essayer à des reproductions à la forge pour ensuite les utiliser dans le cadre de l’archéologie expérimentale. Nos expérimentations en matière de forge depuis une quinzaine d’années nous permettent de reconstituer le processus complet du travail de métallurgie, de la réduction du minerai à la forge de l’acier. L’utilisation de notre propre matériel nous permet d’analyser son comportement sur le long terme.

Un des équipement particulier aux mérovingiens au début du Moyen-âge est le casque de type Baldenheim, dont le premier exemplaire retrouvé l’a été en Alsace. Ce casque de prestige fait partie d’un grand nombre de pièces similaires, retrouvées dans toute l’europe et datées des mêmes siècles. Il s’agit de cadeaux que les empereurs de l’empire romain d’orient offraient aux chefs de tribues germaniques pour acheter la paix. Les meilleurs forgerons francs s’efforcèrent de les copier.

Nos propositions